L’amiante a attiré l’attention de certains industriels à la fin du xIxe siècle pour sa résistance à la chaleur, au feu, à la tension, aux agressions électriques et chimiques, ainsi que pour son pouvoir absorbant.
Sous sa forme friable, il a été utilisé dans de nombreux calorifugeages et flocages, ainsi qu’en feuilles, feutres, colles, mastics, plaques cartonnées, ou tressé ou tissé. On le trouve aussi (forme non friable) incorporé dans des produits en ciment (amiante-ciment) ou dans des liants divers (colles, peintures, joints, mortiers à base de plâtre, béton bitumineux, matériaux de friction et même asphaltes routiers ou d’étanchéité…). Il a aussi été utilisé pour les patins de freins ou en garniture de chaudière ou fours électriques, ou encore dans diverses installations électriques (ex : plaques chauffantes) pour ses capacités d’isolation électrique à forte température. Il a été massivement utilisé dans les bâtiments pour ses propriétés ignifuges, isolantes, sa flexibilité, sa résistance à la tension et parfois pour sa résistance aux produits chimiques. Mais ce matériau est toxique. L’inhalation de fibres d’amiante est à l’origine de l’asbestose (fibrose pulmonaire) ; de cancers broncho-pulmonaires, ainsi que de cancers de la plèvre (mésothéliome) et de cancers des voies digestives. Les victimes de ces pathologies sont principalement les « travailleurs de l’amiante », mais aussi des personnes exposées de manière environnementale et souvent à leur insu. Bien que les dangers de l’amiante aient été identifiés clairement dès les années 189011, il faudra attendre près d’un siècle, soit les années 1980 et 1990, pour que l’utilisation de l’amiante soit interdite dans de nombreux pays, retard qui a été et sera encore la cause de la mort de dizaines de milliers de personnes. « Toute intervention sur ces matériaux peut émettre des particules et poussières dangereuses » rappelle l’INRS12. En France, bien qu’interdit depuis 1997, l’amiante est en 2010 selon l’INRS « encore présent dans de nombreux bâtiments et équipements. Et le risque amiante reste sous-estimé dans certaines professions qui peuvent y être exposées. Or, les maladies liées à l’amiante représentent aujourd’hui la deuxième cause de maladies professionnelles et la première cause de décès liés au travail (hors accidents du travail) ».
Les techniques d’enlèvement d’amiante et les standards de sécurité des équipements sont soumis à une pratique rigoureuse.
- 1. Préparation des lieux et isolation de la zone à décontaminer.
- 2. Construction de zones hermétiques pour empêcher la diffusion des fibres d’amiante et installation d’unités de décontamination.
- 3. Contrôle continu du niveau sécuritaire de fibres dans l’air par des analyses en laboratoire.
- 4. Reconstruction partielle ou complète et nettoyage des lieux.